
Vers un son parfait
La perfection sonore est un but recherché par de nombreuses entreprises de production de matériel audio. En effet, la course à celle qui sortira en premier la technologie permettant de reproduire absolument toutes les subtilités d’un échantillon sonore est lancée. Cependant, pour obtenir un son réellement parfait, il ne faut aucun défaut de l’enregistrement à l’écoute, mais les étapes sont nombreuses avant que le consommateur puisse écouter la musique. Les marques développent donc leur produits encore et encore, en proposant toujours plus et toujours mieux aux consommateurs. Mais parallèlement à ce développement technologique, les prix grimpent également, et les produits proposés deviennent beaucoup trop cher pour de simples mélomanes.
Mais qu’entend-on par son parfait ? Si l’on considère que le son acoustique perçu par l’oreille est pur, alors le son parfait existe. Cependant, cet objectif a été atteint, ou presque, par de grandes marques qui ont mis au point du matériel si sophistiqué que la différence entre un son acoustique et un son numérique est infime. Mais alors pourquoi poursuivre cette recherche de perfection ? Si la qualité sonore a sans doute atteint son paroxysme, les entreprises cherchent toujours plus de confort d’écoute et inventent même des nouvelles technologies, pour créer un nouveau besoin. Par exemple, le son spatialisé, ou son 3D. Le son 3D consiste à enregistrer un même son avec plusieurs micros. Par la suite, les différentes ondes sonores obtenues par les différents micros sont mises en place de façon spécifique dans le but de produire un décalage de temps à très petite échelle entre chaque onde. Ainsi, ce décalage produit un effet de déplacement dans l’espace qui aboutit sur un son spatialisé.
Même si le résultat paraît bluffant, cette technologie n’est pas nécessaire pour écouter un échantillon sonore. Ainsi, les constructeurs créent un nouveau besoin, qui n’en est pas vraiment un puisque cette technologie n’est pas indispensable.
De plus, le vieillissement de l’oreille (voir « L’oreille : un organe complexe mais sensible ») diminue le domaine de perception auditive des personnes, donc ces technologies de pointe conçues par les entreprises sont quasi-inutiles à une majorité de la population. Cette quête de la perfection ne profite donc qu’à une minorité des personnes, et pourtant les marques continuent de sortir des produits toujours plus perfectionnés et toujours plus chers. La perfection sonore tant recherchée est donc sans doute un but possible à atteindre, mais inutile par rapport aux consommateurs. En effet, la diminution de la qualité de la perception auditive empêche l’optimisation des performances des produits développés, et les rend donc obsolètes pour une grande catégorie de personnes. On peut donc dire que la recherche du son parfait est réalisable et sans doute réalisée, mais son utilité reste à prouver à cause de la difficulté d’accès financière et la perte de capacités auditives avec l’âge.